Etude du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire à l’échelon National et Régional : Cas Casablanca-Settat 2023

Etude réalisée par :

Les enseignants-Chercheurs

Du Campus de Casablanca  

  1. Introduction
  2. L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) au Maroc :

Elle regroupe un ensemble d’activités économiques et sociales qui visent à répondre aux besoins des populations marginalisées ou défavorisées.

Elle comprend des coopératives, des associations, des mutuelles, des fondations et des entreprises sociales, qui opèrent dans des secteurs tels que l’agriculture, l’artisanat, le tourisme, la finance solidaire, l’environnement, l’éducation, la santé, etc.

 Le développement de l’économie sociale et solidaire est considéré comme un levier pour la création d’emplois, la réduction de la pauvreté, la promotion de l’entrepreneuriat social et la consolidation de la citoyenneté active.

  • Mesures d’accompagnement pour promouvoir l’ESS :

Le Gouvernement marocain a mis en place des politiques publiques visant à encourager et soutenir ce secteur, notamment à travers la création de fonds dédiés, la facilitation de l’accès au financement et à l’accompagnement, et la promotion de l’innovation sociale.

  • Les Objectifs de l’ESS au Maroc

Les objectifs de l’économie sociale et solidaire au Maroc sont multiples :

– Réduire la pauvreté et l’exclusion sociale

– Promouvoir l’emploi et l’auto-emploi

– Encourager la création et le développement d’entreprises sociales et   

   Solidaires

– Favoriser l’innovation sociale et le développement de solutions alternatives

– Renforcer la participation citoyenne et la démocratie économique

– Protéger l’environnement et promouvoir le développement durable

– Promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale

– Favoriser l’accès aux services de base (santé, éducation, logement, etc.)

– Encourager la coopération et la solidarité entre les acteurs locaux.

  • Les Segments de l’ESS au Maroc

L’économie sociale et solidaire (ESS) au Maroc regroupe différents segments d’activités économiques qui partagent des valeurs communes d’utilité sociale et de solidarité. On peut identifier les segments ci-après :

a. Les Coopératives :

Les coopératives sont des entreprises autonomes et indépendantes, détenues et gérées démocratiquement par leurs membres, qui cherchent à répondre à leurs besoins économiques, sociaux et culturels communs.

Les coopératives peuvent opérer dans différents secteurs (agriculture, pêche, artisanat, etc.) et ont pour objectif de promouvoir l’entrepreneuriat collectif et la solidarité.

b. Les Associations et Fondations

 Les associations sont des organisations à but non lucratif qui cherchent à répondre à des enjeux sociaux et environnementaux en mobilisant des ressources humaines et financières pour des actions d’intérêt général.

Les associations peuvent intervenir dans différents domaines (santé, éducation, culture, environnement, etc.) et ont souvent une dimension de proximité et d’ancrage territorial.

Les associations et les fondations jouent un rôle important dans le développement socio-économique du Maroc.

 Elles peuvent agir comme catalyseur de changement en sensibilisant la population à diverses causes et en apportant des solutions concrètes à des problèmes sociaux et économiques.

 Les associations peuvent également travailler en collaboration avec les gouvernements et les entreprises pour mener des projets de développement, tandis que les fondations peuvent investir dans des projets et des initiatives qui ont un impact positif sur la société.

 Les associations et les fondations peuvent également soutenir les groupes vulnérables, telles que les femmes et les enfants, en leur fournissant un soutien financier et en travaillant à améliorer leurs conditions de vie.

c. Les Mutuelles d’Assurance et de Prévoyance

Les mutuelles sont des organisations à but non lucratif qui proposent des services de protection sociale et d’assurance à leurs membres.

 Les mutuelles peuvent intervenir dans différents domaines (santé, prévoyance, retraite, etc.) et cherchent à promouvoir la solidarité et la prévention des risques.

A noter que ces différents segments de l’ESS peuvent interagir entre eux et avec d’autres acteurs économiques pour promouvoir des modèles économiques plus responsables et solidaires, et répondre à des enjeux sociaux et environnementaux

  1. Chiffres Clés de l’ESS au Maroc :

Selon une étude de 2019, l’économie sociale et solidaire représente environ 9,5% du PIB marocain. Le secteur emploie environ 1,2 million de personnes au Maroc et le nombre d’entreprises sociales et solidaires au Maroc est estimé à plus 20.000 unités

 Le gouvernement marocain a lancé en 2019 le « Fonds de développement de l’économie sociale et solidaire », doté d’un budget de 1 milliard de dirhams pour soutenir le développement du secteur. Selon les dernières statistiques communiquées par le Ministère de Tourisme, de l’Artisanat et de l’ESS en 2022 Le Maroc compte aujourd’hui quelque 30.000 associations, dont les fondations, et plus de 41.000 coopératives avec 646.900 adhérents selon l’office de développent de la coopération et un capital de 7 milliards de dirhams. Le secteur est constitué de 63 mutuelles avec 4 millions de bénéficiaires avec 5 milliards de dirhams de cotisations et un potentiel « très important » de microentreprises et d’autoentrepreneurs.

III. Mesures prises par les Pouvoirs Publics pour promouvoir l’ESS au Maroc

Le gouvernement marocain a pris plusieurs mesures pour améliorer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc. Les principales mesures incluent :

  • Création de l’Agence marocaine de développement de l’économie sociale et solidaire (AMES), qui a pour mission de promouvoir et de développer les entreprises sociales et solidaires au Maroc.
  • Mise en place de politiques fiscales et de subventions pour les entreprises sociales et solidaires.
  • Développement de programmes de formation pour les entrepreneurs sociaux et solidaires.
  • Encouragement de la coopération entre les entreprises sociales et solidaires, les institutions financières et les gouvernements locaux.
  • Promotion de la responsabilité sociale des entreprises en matière de développement durable

Ces mesures visent à renforcer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc et à favoriser son développement durable.

L’INDH en tant que moteur de croissance de ‘ESS au Maroc

L’initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancé en 2005 se veut un projet sociétal qui vise à instaurer une dynamique permanente au service du développement humain.

 Les objectifs fixés sur le court et moyen terme étaient de réduire la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité et l’exclusion sociale et sur le long terme d’instaurer une dynamique pérenne en faveur du développement humain et du bien-être de la population et d’améliorer l’indice de développement humain (IDH) au Maroc.

La nouvelle approche adoptée dans le cadre de cette stratégie a permis une redynamisation et la création des structures coopératives agricoles entrepreneuriales capables de répondre à un objectif de taille : celui d’organiser les 750.000 agriculteurs en coopératives agricoles, Unions de coopératives agricoles et Groupement d’intérêt économique (GIE) à l’horizon de 2020 ce qui a permis aux petits agriculteurs de faire face à plusieurs contraintes et problèmes, en l’occurrence, la commercialisation et l’accès au financement et de se structurer dans des coopératives porteuses de projets agricoles entrepreneuriaux.

Une stratégie basée sur plusieurs axes

  • Faire de l’agriculture le principal moteur de la croissance du pays
  • Organiser des filières de manière à agréer la production des petits producteurs
  • Développer le secteur dans son ensemble sans exclusion ;
  • Encourager l’investissement privé ;
  • Favoriser les partenariats entre les différents types d’acteurs ;
  • Améliorer la durabilité du secteur ;
  • Doter le secteur d’un environnement favorable à son développement.

Pour atteindre ces objectifs, la stratégie du plan Maroc vert a été mise en place pour booster le secteur qui est considéré comme une solution de développement durable.

Ainsi, la vision portée par cette nouvelle stratégie prévoit à faire du secteur de l’ESS au Maroc un moteur de développement local, à travers le renforcement de l’investissement dans le patrimoine local et la valorisation des produits de terroir des coopératives.

 IV. Enjeux et Défis pour le développement du secteur de l’ESS au Maroc

Les objectifs recherchés par les différents acteurs de l’ESS sont :

  1. L’accès au financement : de nombreuses entreprises de l’ESS peinent à obtenir les financements nécessaires pour développer leur activité et réaliser leur mission.
  2. La reconnaissance et la légitimation : le secteur de l’ESS est souvent perçu comme étant marginal et peine à être considéré comme une source importante de création d’emploi et de contribution à l’économie.
  3. La formation et le développement de compétences : le manque de formation et de compétences chez les acteurs de l’ESS peut limiter leur capacité à développer leur activité et à relever les défis auxquels ils sont confrontés.
  4. La participation aux marchés publics : les entreprises de l’ESS peinent souvent à concurrencer les entreprises du secteur privé pour accéder aux marchés publics.

V. Présentation de la Région de Casablanca-Settat

  1. Potentialités de la Région Casablanca –Settat

Avec les sièges des différentes Banques & Assurances, les Grandes et Moyennes Surfaces, les Grossistes et l’implantation des Industries lourdes et de transformation, des Centres Technologiques des espaces réservés à l’Offshoring et surtout l’existence d’un port et d’un aéroport international, la ville de Casablanca avec ses infrastructures est devenue la métropole incontestable du Maroc.

La Région de Casablanca-Settat reste donc le poumon économique et financier du Maroc. Malheureusement la région est peu connue dans le pays en termes de production agricole et agro-industrielle. Alors que le secteur agroalimentaire est un secteur clé dans la région de Casablanca-Settat.

 Il est considéré comme l’un des principaux pôles de production agricole du pays, avec des cultures telles que les céréales, les fruits et légumes, les oliviers, les palmiers dattiers, les arbres fruitiers et la production de lait et de viande.

Les Coopératives de la Région

COOPERATIVES DANS LA REGION CASABLANCA-SETTAT EN 2019

ProvinceCoopérativesAdhérents
BEN SLIMANE1402 828
BERCHID1587 139
CASABLANCA62212 419
EL JADIDA90320 879
MEDIOUNA23769
MOHAMMADIA1051 241
NOUACEUR491 561
SETTAT40217 322
SIDI BENNOUR68922 627
Total3 09186 785

Selon les données de la Direction Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de la région de Casablanca-Settat, il y avait 3 567 coopératives en activité dans la région de Casablanca-Settat en 2020, employant plus de 90.000.

 3. Les Associations et Fondations

Les Principales Associations et Fondations interviennent dans

 Les domaines ci-après :

  1. Education et Formation
  2. Emploi et développement économique
  3. Défense des Droits de l’Homme
  4. Santé et Bonheur
  5. Agriculture et protection de l’environnement
  6. Activités informelles
  7.  Activités Culturelles et Artistiques

En voici, à titre indicatif une liste des principales associations et Fondations      

  1. Association Bayti : Chouaib Jaouad Km 12,5 Ancienne Route de Rabat, Sidi Bernoussi, 20610 Casablanca Tel: 0522 75 69 65 Fax: 0522 75 69 66 nismal05@yahoo.fr aminabayti@gmail.com
  2. INSAF : Bouchra El riati – Direct: Houda El Bourahi Route d’Azemour, Hay Nassim, villa n°26 rue 8-Casablanca Tel :0522-90-74-30 contact@insaf.ma
  3. Association Marocaine pour la lutte contre le Sida : Mr Assafi Mohamed 17, Bd la Marche Verte Maârif Casablanca Maroc Tel / Fax: 0522-23-63-73 0522-99-42-43 alcsjeunes@gmail.com
  4.  Association Démocratique des Femmes du Maroc (section Casablanca) Malika Jrima 79, rue Jaber ben Hayane Residence Casa-Anfa, 5°ét. Appt n°22-23 Casablanca Télé : 0522-20-51-52 Fax : 0522-20-45-81 adfmcasa.ong@gmail.com
  5.  Solidarité Féminines (Centre pour Mères Célibataires) Aicha Chena 10, rue Mignard, quartier Palmier Casablanca Tel: 0522-25-46-46 / Fax: 0522-25-84-52 solfem.m@gmail.com
  6. la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des femmes FLDDF (siège Casablanca) Fouzia Asouli 27, rue El Banafsaj 1er étage Ront point Mers Soltane Casablanca Tel: 0522-29-78-69 Fax: 0522-20-37-46 federation_lddf@live.fr
  7. Associations Casablanca Centre d’Ecoute et d’Orientation Juridique et Psychologique pour Femmes Agressées :  Fatima Zahra Chaoui 37, Rue Abderrahman Sahraoui, 5ème étage – Casablanca Tel&Fax: 0522-26-86-67 / 0522-26-86-66 ecoute@menara.ma
  8. Centre FAMA/AMDF-Association marocaine des droits des femmes : Fatima Oubad 282, Angle Avenue Moukawana et rue Strasbourg, 3ème étage Apt n°311-Casablanca Tel: 0522-45-15-35 0522-44-53-44 Fax: 0522-45-15-34
  9.  Fondation Ytto pour l’hébergement et la réhabilisation des femmes victimes de violence : Najat Ikich Chabab C1, Imm, F26, Appt 14 Ain Sebaa Casablanca Tel: 0522-73-30-16 najat.ikhich@gmail.com y.fondation@gmail.com
  10. Association Droits et Justice : Reda Oulamine 2, rue Abou Faid Al Masri, Quartier Gautier, 20060, Casablanca Tel: 0522-27-76-88 sofia@droitetjustice.org
  11. Association Marocaine de Lutte Contre la Violence à l’Egard des Femmes (amvef) Fatima Zahra Chaoui 37, rue Abderrahmane Sahraoui, 5° étage, Appt n°6, 20070 Quartier: Lusitania,Casablanca Tel: 0522-26-86-67 Fax: 0522-26-86-66 ecoute@menara.ma
  12.  Union Nationale des Femmes Marocaines Casa Anfa (U.n.f.m.) : Aicha Loaurdighi 19, bd du 9 Avril -ex Cl. Perrault Quartier: Palmier 20340 CASABLANCA Tel: 0522-25-83-17 union.femmes@menara.ma
  13. Association de l’Avenir de la jeune fille Marocaine et le petit Monde : Najia El Ouazzani rue Aône ang rue de l’Isére Quartier Polo, Casablanca Tel : 0522-28-21-98
  14.  Association Icharat pour le Développement Humain : Nourddine ADIB 17, rue Ali Ben Harezem- Bourgogne, Casablanca

Association_aidhcat@hotmail.fr

      15.Epanouissement Féminine : Touria El Oumri M 11 rue Banfsaji, N°1 Fouarate, Hay  Mohammadi, Casablanca Tel: 0522-61-49-22 aefmarocaine@yahoo.fr

        16.Association Marocaine pour la défense de la vie privée : Moutapha Achehbane 70, rue Felix enax guedg, 4 ème etage n°10 place oued El Makhazine Casablanca  reda3025@gmail.com

       17.Association Tahadi pour Environnement : Chaimae El Mhandez 3, rue El Bahi,  Maarif,Casablanca Tel / Fax: 0522-99-51-68tahadi2003@gmail.com /  abdoubouchra@yahoo.fr

  • Fondation Mohammed V pour la Solidarité
  • Fondation ONA pour le Développement Durable
  • Fondation Al Amana pour les Energies Renouvelables et l’Environnement
  • Fondation Anna Lindh Maroc
  • Fondation Hassan II pour les Personnes Handicapées
  • Fondation Abderrahman Bouabid
  • Fondation Lalla Salma pour la Prévention et la Lutte contre le Cancer
  • Fondation Reggada pour le Développement Rural
  • Fondation Crédit Agricole du Maroc

Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement

  1. Les 9 Recommandations du Nouveau Modèle de Développement relatives à L’ESS :

1. Libérer les énergies

  • Un système d’éducation et de formation national, centré sur l’apprenant
  • Une nouvelle génération de services publics performants tirant parti de la Transformation digitale.
  • Un environnement garantissant une concurrence saine
  • Une transformation structurelle de l’économie, inclusive de l’informel, portée par l’entrepreneuriat et l’innovation et visant l’émergence industrielle
  • Une transformation structurelle de l’économie, inclusive de

L’informel, portée par L’entrepreneuriat et l’innovation et visant l’émergence Industrielle

  • La recherche-développement-innovation : Pays développés qui sont les Locomotives de l’économie mondiale
  • L’agriculture sera appelée à accélérer sa modernisation et à  

Amorcer sa Digitalisation

  • Des femmes autonomes, actrices de développement et exerçant    

Leurs droits pour une pleine participation à la vie économique, sociale, politique et culturelle.

       6. Un monde rural intégré, valorisé, attractif et connecté.

       7. Une solidarité organisée visant la réduction des inégalités

           Sociales

  • Un capital naturel protégé, valorisé de manière soutenable pour favoriser la croissance durable.
  • Un Etat de droit garant de l’intérêt général menant une action publique Territorialisée basée sur la cohérence, la transparence, l’efficacité et l’évaluation systématique.

Conclusion :

L’état actuel du secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) au Maroc varie en fonction de différents facteurs tels que la région, la nature de l’activité et la taille de l’entreprise. Cependant, en général, on peut dire que le secteur ESS est en train de se développer au Maroc, avec une croissance du nombre d’entreprises et d’associations qui se consacrent à des activités sociales et économiques durables.

 Les Pouvoirs Publics et les organisations nationales internationales soutiennent également le développement de l’ESS au Maroc en mettant en place des programmes et des politiques pour aider les entreprises et les associations à prospérer. Cependant, le secteur reste confronté à des défis tels que la reconnaissance et la visibilité, l’accès au financement, la formation et le développement des compétences, ainsi que la mise en place de réglementations adéquates pour encadrer les activités de l’ESS

Bibliographie :

  • Site du Ministère du Tourisme de l’Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat
  • L’Office de Développement de la Coopération au Maroc « ODCO »
  • ATTOUCHE Hicham « Economie solidaire et développement humain durable » in Rem coop, n° 1, ODCDE BBAGH, B. YOUSFI, FZ.  « Le mouvement coopératif féminin dans le milieu rural au Maroc : quelle contribution au développement humain ? »,
  • Rapport sur le Nouveau Modèle de Développement

La Transformation digitale à l’ère du numérique «La Révolution 4.0»

La Carrière Professionnelle à l’épreuve de la Transformation 4.0 La révolution numérique a profondément changé le paysage économique et social créant ainsi des défis et des opportunités uniques pour les entreprises et les individus. La transformation 4.0, également connue sous le nom de quatrième révolution industrielle est caractérisée par l’essor de la technologie numérique, l’automatisation des processus, l’intelligence artificielle et la connectivité des objets. Les entreprises qui s’adaptent à la transformation 4.0 peuvent profiter d’un certain nombre d’opportunités, telles que l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la création de nouveaux modèles d’affaires, l’augmentation de la productivité et la fourniture de services personnalisés et innovants. Cependant, la transformation numérique pose également des défis importants, notamment la concurrence accrue, la sécurité des données et la formation du capital humain. Les entreprises doivent être prêtes à s’adapter aux changements en cours et à explorer de nou- velles opportunités, tout en gérant les risques associés à la transformation 4.0. Les individus doivent également développer des compétences numériques pour rester pertinents sur le marché du travail et tirer parti des opportunités offertes par la révolution numérique. Dans l’ensemble, la révolution numérique présente des défis et des opportunités pour les entreprises et les individus, nécessitant une adap- tation constante et une évolution pour rester com- pétitifs dans un monde en constante évolution. C’est dans cette perspective que le Centre Inter- national de l’Entreprise a élaboré ce dossier afin de fournir aux interessés, un aperçu des tendances actuelles de la transformation numé- rique et de la manière dont elle va influencer les entreprises et la société dans son ensemble. Grégoire Evéquoz est psychologue du travail et consultant formateur indépendant. Il a été pendant près de quinze ans directeur général d’un service public d’orientation et de formation professionnelle. Auteur d’ouvrages, d’articles, de chroniques, il est un expert reconnu en Suisse et à l’étranger sur les questions de formation, d’orientation professionnelle, de gestion de carrière. Il est également président de la fondation Focustech, qui a pour mission de promouvoir la formation et la recherche dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. En plus, il est président d’honneur du réseau Cités des métiers, un réseau international de centres d’information et d’orientation professionnelle qui vise à aider les personnes à mieux comprendre le monde du travail et à développer leurs compétences professionnelles. Evéquoz. G. ( 2019), La carrière professionnelle 4.0 Tendances et opportunités. Genève. Slatkine Editions. 156 pages Ce chapitre 1 intitulé « Emplois, Métiers, Formation : vers la disparition des repères traditionnels » traite les grands changements opérés au niveau des repères qui sont à la base du modèle de l’orientation professionnelle et de la gestion du parcours professionnel. Ces repères se rapportant notamment à la visibilité des médias, la stabilité des carrières, la durabilité des compétences, la prépondérance des diplômes n’existent quasiment plus. Les individus ne pourront plus s’insérer dans le monde du travail, s’y maintenir avec les mêmes modalités qu’aujourd’hui. Face à ce contexte, la disparition des repères traditionnels aura pour conséquence : d’obliger à repenser profondément le système de formation d’influencer le déroulement des parcours professionnels, des carrières ainsi que les critères de choix de sa première formation de peser sur l’organisation des entreprises et sur la façon de rétribuer le travail. La connaissance de ces enjeux est primordiale pour en percevoir les conséquences. Le présent chapitre s’articule autour de 7 points : 1.Les compétences deviennent de plus en plus obsolètes Compte tenu de nouvelles technologies et du niveau de leur progression, la grande partie des connaissances acquises en formation ou en emploi ne seront plus adaptées à la pratique des métiers et aux mutations de travail. Avec cette obsolescence des compétences, c’est le fondement même de la conception de la formation qui se trouve mis en jeu. L’obsolescence des compétences est surtout présente chez les séniors : En fin de compte, le risque d’une obsolescence des                    compétences touche aussi bien ceux qui sont en début de carrière que ceux qui sont à la fin. L’obsolescence des compétences ne concerne que les métiers de l’informatique contrairement à une idée souvent répondue, il est erroné de penser que seule l’informatique est touchée face à la rapidité des évolutions technologiques. Le digital et le numérique concernent tous les secteurs. L’obsolescence des compétences ne concerne pas seule- ment les évolutions technologiques mais elle peut être consécutive à des changements de mode et d’habitude. L’obsolescence des compétences touche essentiellement les personnes faiblement qualifiées Il est tout à fait normal de conclure que les personnes les plus faiblement qualifiées se trouvent plus exposées à l’obsolescence des compétences. Il est de même pour les personnes hautement qualifiées. eu égard de ces conclusions, tous les professionnels doivent réactualiser en permanence leurs compétences. 2.Les diplômes sont indispensables mais plus suffisants L’obtention d’un diplôme est une étape indispensable à toute insertion. Elle permettra de marquer au début de la vie professionnelle l’identité de la personne. Toutefois, le diplôme ne peut plus constituer un repère sans faille. Emplois, métiers, formation : Vers la disparition des repères traditionnels ►Un nombre toujours plus grand de diplômés Le niveau croissant de la population se traduit notamment par l’importance de la concurrence et par un nombre croissant de diplômés. De point de vue des employeurs, le diplôme n’arrive plus en tête des critères pris en compte pour la sélection des candidats. A présent, le choix des candidats est basé sur 3 paramètres classés par ordre d’importance : Expérience professionnelle Qualités personnelles et professionnelles, connues sous la terminologie de compétences transversales, compétences clés ou Soft Skills Qualité du Diplôme ►Besoin de nouvelles compétences Les compétences techniques liées au cycle de formation ne sont plus suffisantes. La recherche d’un travail ou le maintien en emploi requièrent d’autres compétences  douces appelées «Soft Skills». Ces compétences ne peuvent pas s’acquérir à l’école. Elles découlent de l’environnement du diplômé, de ses capacités d’adaptation au change- ment et de son savoir faire. ►L’exercice de plusieurs métiers en même temps Dans le cadre de son activité professionnelle, une personne est amenée à changer de métier

Etude sur la Transformation Digitale et le E-commerce Au Maroc

Etude réalisée par :  Les Enseignants –Chercheurs Du Campus de Casablanca THEMATIQUE : « Transformation Digitale & E-Commerce : Quels impacts sur les principaux secteurs d’activités économiques du Maroc ? » THEMATIQUE : « Transformation Digitale & E-Commerce : Quels impacts sur les principaux secteurs d’activités économiques du Maroc ? » INTRODUCTION 1. Définition de la Transformation digitale. La transformation digitale fait référence au processus de transition d’une organisation vers l’utilisation de technologies numériques pour améliorer ses activités et sa performance. Cela implique souvent l’adoption de nouveaux outils technologiques tels que des logiciels, des applications mobiles, des plateformes en ligne et des services cloud, ainsi que la réorganisation des processus métiers et des modèles de gestion pour mieux tirer parti de ces technologies. La transformation digitale peut avoir des impacts importants sur les entreprises et les organisations qui cherchent l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, l’expansion des canaux de vente et de communication, la personnalisation de l’expérience client, l’optimisation de la gestion des données et la réduction des coûts. Cependant, la transformation digitale n’est pas simplement une question de mise en place de nouvelles technologies mais nécessite également une culture d’innovation et une capacité d’adaptation au changement.  Les entreprises qui réussissent dans ce domaine sont souvent celles qui adoptent une approche agile, testant rapidement de nouvelles idées et s’adaptant rapidement aux résultats. 2. Quelles sont les fonctions de l’entreprise touchée ? La transformation digitale peut toucher toutes les fonctions de l’entreprise, y compris L’objectif de cette étude est d’analyser l’impact du digital sur les différents secteurs d’activités économiques du Maroc tout en mettant l’accent sur la pratique du E-Business dans notre pays.  Pour cela, nous allons examiner les avantages et les défis du E-Commerce pour les entreprises marocaines, ainsi que les tendances du marché et les perspectives d’avenir. METHODOLOGIE Nous avons utilisé une méthode qualitative pour collecter les données. Nous avons également suivi avec intérêt, le Grand Forum de l’African Digital Summit, organisé par le Groupement des Annonceurs au Maroc « GAM qui s’est tenu à l’Hôtel Hyatt Regency de Casablanca du Jeudi 02/03 au Vendredi 03/02/2023 pour en tirer les conclusions et recommandations.  Cette rencontre qui a connu un grand succès a été animée par des experts et des professionnels des différents secteurs d’activités. Selon M. Youssef CHEIKH du GAM, l’événement vise à accompagner les entreprises et les dirigeants à mieux comprendre les enjeux liés au digital et les pratiques du E-Commerce pour identifier les meilleures solutions et anticiper les évolutions futures qui impacteront leur avenir. Plan de l’étude : Recommandations I. Quels sont les avantages du e-commerce pour les entreprises marocaines ? Le e-commerce offre plusieurs avantages aux entreprises marocaines, notamment : 1. Une plus grande portée géographique : Les entreprises peuvent vendre leurs produits et services dans tout le pays, voire à l’étranger, sans être limitées par leur emplacement physique. 2. Une réduction des coûts :  Le e-commerce permet aux entreprises de réduire les coûts de fonctionnement, tels que les coûts liés à l’espace de vente, la main-d’œuvre et les stocks. 3. Une amélioration de la gestion des stocks :  Le e-commerce permet aux entreprises de mieux gérer leurs stocks en temps réel et de s’adapter rapidement aux changements de la demande. 4. Une meilleure connaissance des clients : Grâce aux données collectées sur les transactions en ligne, les entreprises peuvent mieux comprendre les besoins et les préférences de leurs clients et adapter leur offre en conséquence. II. Quels sont les principaux secteurs d’activités qui ont opté pour le E-Commerce en adoptant la digitalisation ? La grande distribution et le e-commerce sont deux secteurs clés du commerce de détail. La grande distribution désigne l’ensemble des activités de vente au détail de biens de consommation de grande consommation, généralement réalisées dans des magasins de grande surface.  Le E-Commerce, quant à lui, correspond à la vente en ligne de produits ou services. Au fil des années, le e-commerce a connu une croissance exponentielle et a commencé à concurrencer de manière significative la grande distribution.    Les consommateurs ont de plus en plus recours aux achats en ligne pour leur praticité, leur accessibilité, leur rapidité et souvent leur prix attractif.  En réponse à cette évolution du marché, de nombreuses entreprises de grande distribution ont lancé leur propre site de commerce électronique pour rester compétitives et répondre aux besoins de leurs clients. Cependant, la grande distribution a toujours une place importante dans le paysage de la vente au détail. Les magasins de grande surface offrent souvent une expérience d’achat différente de celle du e-commerce, avec des offres plus variées et la possibilité de toucher et d’essayer les produits avant l’achat. De plus, la grande distribution dispose généralement d’un réseau de magasins physique bien établi, qui peut offrir des avantages logistiques pour les clients, tels que la proximité, la disponibilité immédiate des produits et la possibilité de retourner facilement les articles. En somme, la grande distribution et le e-commerce sont deux secteurs qui ont des avantages et des inconvénients et qui peuvent coexister en se complétant mutuellement pour répondre aux différents besoins des consommateurs La digitalisation a eu un impact significatif sur la grande distribution et la Vente au détail. Voici quelques-uns des changements les plus notables : -E-Commerce : La digitalisation a permis aux détaillants de créer des magasins en ligne pour atteindre un public plus large et offrir une expérience de shopping plus pratique. (Marketplace) Les clients peuvent désormais acheter des produits en ligne et les recevoir directement chez eux. –Marketing numérique :  Les détaillants peuvent désormais utiliser les réseaux sociaux, les publicités en ligne et les campagnes d’emailing pour atteindre leurs clients de manière plus ciblée et personnalisée. -Analyse de données : La digitalisation a permis aux détaillants de recueillir des données sur leurs clients et leurs habitudes d’achat. Les détaillants peuvent utiliser ces données pour mieux comprendre leurs clients, personnaliser leurs offres et améliorer leur expérience d’achat. –Automatisation des opérations : Les détaillants peuvent désormais utiliser des technologies telles que l’automatisation des entrepôts et la robotique pour rationaliser leurs opérations et réduire les coûts. -Innovation : La digitalisation a ouvert la voie à de nouvelles formes d’innovation, telles

Etude du Secteur de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Région de Casablanca-Settat 2023

Etude réalisée par : Les Enseignants-Chercheurs Du Campus de Casablanca Le plan de cette étude se présente comme suit : Introduction Générale : Introduction générale Cette étude sectorielle dresse un état des lieux du secteur de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire au Maroc, en s’intéressant particulièrement de la Région de Casablanca-Settat. Elle vise également à jeter la lumière sur ce secteur clé qui a fait l’objet de plusieurs relances                                  par les Pouvoirs Publics pour assurer son développement en tant que secteur clé qui participe à la croissance du pays.  A titre de rappel ; les Plans et Programmes mis en place pour développer le secteur : 1. Plan Maroc Vert (2008 – 2020) Ce Plan a été lancé pour réaliser trois objectifs qui sont :             2. Plan d’accélération industrielle (2014- 2020) :  Ce Plan vise à dynamiser le secteur industriel marocain et d’exploiter pleinement son potentiel de croissance économique en créant 500.000 nouveaux emplois, objectif atteint, voire dépassé, dans tous les secteurs ciblés       3. Contrat Programme (2017- 2022) : Le Contrat Programme a été mis en place pour développer le secteur de l’agroalimentaire en particulier sept chaînes de valeur qui sont considérées comme prioritaires ont été retenues : les agrumes et les fruits et légumes, l’huile d’olive, les produits laitiers, la viande, les pâtisseries et la production de chocolat, les pâtes ainsi que le couscous.        4. Programme Génération Green 2020- 2030) : Programme mis en place pour réaliser une nouvelle stratégie qui s’appuiera sur les réalisations du Plan Maroc Vert afin de consolider davantage la croissance et les avancées sociales dans le secteur. Elle se concentre en particulier sur le développement du capital humain, sur l’augmentation des revenus des agriculteurs grâce à l’investissement.  La stratégie vise également à rendre le secteur plus attrayant pour les jeunes. I. Le Secteur de l’Industrie Agroalimentaire sur le plan national  L’industrie agroalimentaire (en abrégé IAA) est l’ensemble des activités industrielles qui transforment des matières premières issues de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche en produits alimentaires destinés essentiellement à la consommation humaine.  L’un des principaux objectifs de tout gouvernement est d’assurer la sécurité alimentaire et pour ce faire, des stratégies et des programmes pour développer ce secteur clé sont régulièrement lancés par les Pouvoirs Publiques en concertation avec les associations et les organisations nationales et internationales.     2. Branches du Secteur de l’Industrie Agroalimentaire (IAA) Cette industrie qui est diversifiée englobe plusieurs branches énumérées comme suit :         3. Agrégats globaux : Des indicateurs révélateurs Le Maroc est un important producteur et exportateur de fruits et légumes, notamment de tomates, de pommes de terre, d’agrumes et de fraises.  Le pays est également un producteur de céréales de grande envergure, comme le blé et le maïs. Avec ses différentes productions, le secteur de l’agroalimentaire contribue pour assurer la sécurité alimentaire et la création d’emplois. Le secteur agroalimentaire regroupe quelque 2.100 entreprises, qui emploient 153.000 personnes, soit 25% des emplois industriels et 26% des investissements industriels du Royaume. Il réalise un chiffre d’affaires annuel de 123 milliards de DH, représentant 4% du PIB et 30% du PIB industriel. La Valeur ajoutée générée par le secteur est de l’ordre de 35 Milliards de Dirhams dont environ 17 Milliards de Dirhams d’Exportations.  L’activité connaît depuis dix ans une croissance moyenne de l’ordre de 6%.  Cet essor s’explique par une rapide évolution du mode de consommation des Marocains, notamment en milieu urbain, et aussi par une demande à l’international sans cesse croissante. Les différents programmes mis donc en place par les Pouvoirs Publics ont finalement donné leurs fruits. II. Le secteur de l’Industrie Agroalimentaire sur le plan régional  Avec les sièges des différentes Banques & Assurances, les Grandes et Moyennes Surfaces, les Grossistes et l’implantation des Industries lourdes et de transformation, des Centres Technologiques des espaces réservés à l’Offshoring et surtout l’existence d’un port et d’un aéroport international, la ville de Casablanca avec ses infrastructures est devenue la métropole incontestable du Maroc. La Région de Casablanca-Settat reste donc le poumon économique et financier du Maroc. Malheureusement la région est peu connue dans le pays en termes de production agricole et agro-industrielle. Alors que le secteur agroalimentaire est un secteur clé dans la région de Casablanca-Settat.  Il est considérée comme l’un des principaux pôles de production agricole du pays, avec des cultures telles que les céréales, les fruits et légumes, les oliviers, les palmiers dattiers, les arbres fruitiers et la production de lait et de viande. Il existe de nombreux acteurs industriels dans la région de Casablanca-Settat, notamment dans les domaines de la transformation des produits agricoles, de la conserverie et de la boulangerie. Il y a également un nombre croissant d’entreprises qui se concentrent sur la production biologique et durable, pour répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits sains et respectueux de l’environnement. En général, la région de Casablanca-Settat est un lieu de choix pour les investissements dans le secteur agroalimentaire, en raison de sa proximité avec les principaux ports et aéroports du pays, ainsi que de sa main-d’œuvre qualifiée et de sa forte demande de produits alimentaires de qualité. Il est également important de noter que le gouvernement marocain a également lancé des initiatives afin d’améliorer les infrastructures, la technologie et la recherche dans la région pour soutenir son développement économique. . 2. Contribution de la Région dans la Filière de l’Industrie Agroalimentaire du Pays. Le Ministère de l’Industrie a jeté la lumière sur le poids de l’axe El Jadida- Casablanca-Settat dans la contribution au développement industriel du pays en considérant cette filière agro-industrielle aujourd’hui comme un des principaux leviers dans la nouvelle stratégie de relance. Par ailleurs, les chiffres ci-après de la Direction régionale de l’agriculture sont édifiants et montrent le rôle que joue la Région de Casablanca-Settat en tant que levier et locomotive du pays. A ce titre, la Région assure la production au niveau national de : Quant à la transformation agricole, la région en est tout simplement le leader national. Elle concentre 823 unités industrielles, 102 associations professionnelles et plus de 1.100 coopératives. Cette grande filière économique de la région qui a résiste au Covid-19