Etude du Secteur de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Région de Casablanca-Settat 2023

Etude réalisée par :

Les Enseignants-Chercheurs

Du Campus de Casablanca

Le plan de cette étude se présente comme suit :

Introduction Générale :

  1. Présentation du Secteur au niveau National
  2. Présentation du Secteur au niveau Régional
  3. Analyse de Performance des Entreprises Leaders du Secteur
  4. Liste des Branches retenues dans cette étude
  5. Perspectives et Recommandations

Introduction générale

Cette étude sectorielle dresse un état des lieux du secteur de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire au Maroc, en s’intéressant particulièrement de la Région de Casablanca-Settat.

Elle vise également à jeter la lumière sur ce secteur clé qui a fait l’objet de plusieurs relances                                  par les Pouvoirs Publics pour assurer son développement en tant que secteur clé qui participe à la croissance du pays.

 A titre de rappel ; les Plans et Programmes mis en place pour développer le secteur :

1. Plan Maroc Vert (2008 – 2020)

Ce Plan a été lancé pour réaliser trois objectifs qui sont :     

  • Création de 1,15 Million d’emplois, malheureusement seuls 342.000 Emplois ont été créés durant cette période.
  • Tripler les revenus de 3 Millions d’agriculteurs, résultat presque la moitié des agriculteurs ont vu accroitre leurs revenus
  •  Mise en place une synergie entre Producteurs et Industriels, cela a permis à 55.000 agriculteurs de bénéficier de cette opportunité.

       2. Plan d’accélération industrielle (2014- 2020) :

 Ce Plan vise à dynamiser le secteur industriel marocain et d’exploiter pleinement son potentiel de croissance économique en créant 500.000 nouveaux emplois, objectif atteint, voire dépassé, dans tous les secteurs ciblés

      3. Contrat Programme (2017- 2022) :

Le Contrat Programme a été mis en place pour développer le secteur de l’agroalimentaire en particulier sept chaînes de valeur qui sont considérées comme prioritaires ont été retenues : les agrumes et les fruits et légumes, l’huile d’olive, les produits laitiers, la viande, les pâtisseries et la production de chocolat, les pâtes ainsi que le couscous.

       4. Programme Génération Green 2020- 2030) :

Programme mis en place pour réaliser une nouvelle stratégie qui s’appuiera sur les réalisations du Plan Maroc Vert afin de consolider davantage la croissance et les avancées sociales dans le secteur.

Elle se concentre en particulier sur le développement du capital humain, sur l’augmentation des revenus des agriculteurs grâce à l’investissement.  La stratégie vise également à rendre le secteur plus attrayant pour les jeunes.

I. Le Secteur de l’Industrie Agroalimentaire sur le plan national 

  1. Définition de l’Industrie Agro-alimentaire (IAA)

L’industrie agroalimentaire (en abrégé IAA) est l’ensemble des activités industrielles qui transforment des matières premières issues de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche en produits alimentaires destinés essentiellement à la consommation humaine.

 L’un des principaux objectifs de tout gouvernement est d’assurer la sécurité alimentaire et pour ce faire, des stratégies et des programmes pour développer ce secteur clé sont régulièrement lancés par les Pouvoirs Publiques en concertation avec les associations et les organisations nationales et internationales.

    2. Branches du Secteur de l’Industrie Agroalimentaire (IAA)

Cette industrie qui est diversifiée englobe plusieurs branches énumérées comme suit :

  • Transformation et valorisation des produits de la pêche
  • Transformation des agrumes et des fruits et légumes frais
  • Légumes et Fruits transformés
  • Industrie des viandes
  • Industrie Meunière
  • Industrie des boissons
  • Industrie des pâtes et couscous
  • Industrie du lait et produits dérivés
  • Industrie des condiments, sauces et épices
  • Industrie sucrière
  • Industrie de l’huile d’olives
  • Industrie des corps gras
  • Industrie de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie
  • Industrie du Thé et Café

        3. Agrégats globaux : Des indicateurs révélateurs

Le Maroc est un important producteur et exportateur de fruits et légumes, notamment de tomates, de pommes de terre, d’agrumes et de fraises.

 Le pays est également un producteur de céréales de grande envergure, comme le blé et le maïs.

Avec ses différentes productions, le secteur de l’agroalimentaire contribue pour assurer la sécurité alimentaire et la création d’emplois.

Le secteur agroalimentaire regroupe quelque 2.100 entreprises, qui emploient 153.000 personnes, soit 25% des emplois industriels et 26% des investissements industriels du Royaume.

Il réalise un chiffre d’affaires annuel de 123 milliards de DH, représentant 4% du PIB et 30%

du PIB industriel. La Valeur ajoutée générée par le secteur est de l’ordre de 35 Milliards de Dirhams dont environ 17 Milliards de Dirhams d’Exportations.

 L’activité connaît depuis dix ans une croissance moyenne de l’ordre de 6%.

 Cet essor s’explique par une rapide évolution du mode de consommation des Marocains, notamment en milieu urbain, et aussi par une demande à l’international sans cesse croissante.

Les différents programmes mis donc en place par les Pouvoirs Publics ont finalement donné leurs fruits.

II. Le secteur de l’Industrie Agroalimentaire sur le plan régional 

  1. Potentialités de la Région Casablanca -Settat

Avec les sièges des différentes Banques & Assurances, les Grandes et Moyennes Surfaces, les Grossistes et l’implantation des Industries lourdes et de transformation, des Centres Technologiques des espaces réservés à l’Offshoring et surtout l’existence d’un port et d’un aéroport international, la ville de Casablanca avec ses infrastructures est devenue la métropole incontestable du Maroc.

La Région de Casablanca-Settat reste donc le poumon économique et financier du Maroc. Malheureusement la région est peu connue dans le pays en termes de production agricole et agro-industrielle. Alors que le secteur agroalimentaire est un secteur clé dans la région de Casablanca-Settat.

 Il est considérée comme l’un des principaux pôles de production agricole du pays, avec des cultures telles que les céréales, les fruits et légumes, les oliviers, les palmiers dattiers, les arbres fruitiers et la production de lait et de viande.

Il existe de nombreux acteurs industriels dans la région de Casablanca-Settat, notamment dans les domaines de la transformation des produits agricoles, de la conserverie et de la boulangerie. Il y a également un nombre croissant d’entreprises qui se concentrent sur la production biologique et durable, pour répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits sains et respectueux de l’environnement.

En général, la région de Casablanca-Settat est un lieu de choix pour les investissements dans le secteur agroalimentaire, en raison de sa proximité avec les principaux ports et aéroports du pays, ainsi que de sa main-d’œuvre qualifiée et de sa forte demande de produits alimentaires de qualité. Il est également important de noter que le gouvernement marocain a également lancé des initiatives afin d’améliorer les infrastructures, la technologie et la recherche dans la région pour soutenir son développement économique.

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2. Contribution de la Région dans la Filière de l’Industrie Agroalimentaire du Pays.

Le Ministère de l’Industrie a jeté la lumière sur le poids de l’axe El Jadida- Casablanca-Settat dans la contribution au développement industriel du pays en considérant cette filière agro-industrielle aujourd’hui comme un des principaux leviers dans la nouvelle stratégie de relance.

Par ailleurs, les chiffres ci-après de la Direction régionale de l’agriculture sont édifiants et montrent le rôle que joue la Région de Casablanca-Settat en tant que levier et locomotive du pays.

A ce titre, la Région assure la production au niveau national de :

  • 45% viandes blanches (volaille)
  • 18% viandes rouges
  • 42% Production de sucre
  • 24% Production de lait et dérivés
  • 24% Production de céréales
  • 15% Production des fruits et légumes
  • 40% Production de Confiserie et Chocolaterie

Quant à la transformation agricole, la région en est tout simplement le leader national. Elle concentre 823 unités industrielles, 102 associations professionnelles et plus de 1.100 coopératives.

Cette grande filière économique de la région qui a résiste au Covid-19 et à la sécheresse a non seulement un grand potentiel en termes de valeur ajoutée et d’emplois, mais a aussi montré une grande résilience face à la crise du Covid -19 selon certaines sources.

 Avec la mobilisation des agricultures et des industriels, le pays n’a manqué d’aucun produit.et les prix des produits de base sont restés stables et avec le soutien public pour amortir le choc du Covid et faire face à la sécheresse, la Région a fait preuve donc de résilience et a su donner l’exemple aux autres Régions du Royaume sur le plan agricole et industriel.

Dans ce cadre, citons les mesures d’encouragement prises par les Pouvoirs Publics :

  • La distribution à des prix raisonnables au profit des agriculteurs de 1 million de quintaux d’aliments de bétail (orge) et de 80.000 quintaux d’aliments composés.
  • Des aides financières ont été également distribuées aux agriculteurs, à raison de 750MDH pour encourager l’investissement agricole.
  • Des versements au titre de l’assurance qui se sont montés à 280 MDH au profit de 42.000 agriculteurs.

Tout cela a permis aux agriculteurs de continuer à travailler et à approvisionner les industries en matières premières pour continuer à alimenter le marché local et à développer les exportations des fruits et légumes qui ont enregistré une progression de 20% durant cette période de résilience.

3. Missions de la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire « FENAGRI »

Pour défendre les intérêts de ce secteur qui est diversifié, six commissions permanentes

Représentatives des différentes branches ont été constituées par la Fengári dont les principaux rôles sont :

  • Interlocuteur majeur pour les différentes problématiques des différentes branches du Secteur de l’IAA.
  • Porte-Parole auprès des Pouvoirs Publics et des autres institutions.
  • Canal d’Informations pour les entreprises et associations du secteur de l’Agroalimentaire.
  • Partenaire du CETIA (Centre de Recherches & Développement) et GIAC-AGRO                              (Groupement Interprofessionnel d’appui aux compétences pour le secteur de l’IAA)

  4. Structure de l’Offre :           

Le secteur agroalimentaire marocain a connu une croissance rapide ces dernières années, grâce à des investissements importants dans les infrastructures, les technologies et la recherche.

 Le Maroc a également amélioré ses relations commerciales avec d’autres pays, ce qui a ouvert de nouveaux marchés pour ses produits agroalimentaires.

Cependant, le secteur agroalimentaire marocain fait face à des défis importants, notamment la mauvaise qualité de l’eau et de la terre, la concurrence des produits étrangers bon marché et la faible productivité de certaines cultures. Il est également important de noter que le secteur agroalimentaire marocain est très concentré, avec quelques grandes entreprises dominant le marché.

Pour relever ces défis, le gouvernement marocain a lancé des initiatives visant à améliorer les infrastructures, à promouvoir l’innovation et à renforcer les capacités des petits et moyens producteurs. Il a également mis en place des politiques visant à protéger les agriculteurs locaux contre la concurrence des produits étrangers bon marché.

  5. Structure de la Demande :

Les produits agroalimentaires les plus demandés au Maroc incluent les fruits et légumes, les produits céréaliers, les produits laitiers, les produits de la pêche et de l’aquaculture, les viandes et les produits de boulangerie.

 Les exportations de fruits et légumes, tels que les tomates, les oranges et les agrumes, sont également importantes pour l’économie marocaine. Les produits transformés tels que les conserves, les jus de fruits et les confitures sont également des produits populaires.

III. Branches retenues dans le cadre de cette étude :

  1. Transformation de Légumes & Fruits (Conditionnement et semi-cuits)
  2.  Production de Boissons (Eau Minérale / Bières /Vins) et Huile d’Olives
  3. Production Sucrière : Raffinage du sucre brut (Importation) et extraction de sucre (Plantes sucrières ; Betteraves et Canne à Sucre)
  4. Production de Chewing Gum et Bonbons

IV. Analyse de Performances des Entreprises Leaders du secteur  (Approche SWOT)

 (Approche SWOT)

FORCESFAIBLESSES
Grande diversification de l’offre des entreprises du secteur – Répartition de la production des matières de base à travers les grandes régions du Maroc – Un grand nombre d’entreprises disposent de structures de production développées et sont certifiées ISO 22000  Offre de produits Agro-Alimentaires manquant d’originalité et d’innovation Souvent, non-respect des normes de qualité et d’hygiène par certains établissements Absence de réglementation des prix Capital humain insuffisamment préparé pour contribuer à la modernisation du secteur Un grand nombre d’entreprises Ne disposent pas d’équipements adéquats N’ont pas accès facile au crédit compte tenu de leurs structures financières légères
OPPORTUNITESMENACES
-Secteur présentant de fortes perspectives de croissance – Développement du marché du « Prêt à l’emploi » sur le plan local – Développement de la demande sur le plan international Secteur présentant un fort potentiel de création d’emplois Climat favorable pour la culture de matières de base    – Secteur dominé par les grandes entreprises – Concurrence déloyale – Inefficacité des interventions publiques – Faiblesses en termes de partenariat Public-Privé – Développement d’un système d’intermédiation entre   producteurs et clients finaux. D’où réduction des marges – Manque de ressources en eau – Faible efficience de l’irrigation à la parcelle – Grande dépendance des conditions climatiques – Augmentation des prix des matières premières – Difficultés de répercussion de la hausse des matières premières sur les prix de vente  

Liste des Entreprises opérantes dans le secteur de l’Agroalimentaire.

Légumes et fruits transformésIndustrie des BoissonsIndustrie sucrièreIndustrie de Biscuiterie,  Chocolaterie & Confiserie
FrelugSociété des Boissons du MarocCosumarMaghreb Industrie
Real Food industriesCoca-Cola North Equatorial Africa RégionLesaffre MarocVaina Saveurs
Le maitre des légumesSociété Centrale de Boissons GazeusesFelecityOxalis
Salade DandouneEaux minérales d’OulmèsCoopérative Oled AbbasMargafrique
DistribioEaux minérales Al KaramaSocrechCoopérative  Banikaulch
Top ImexusSociété des boissons au MarocDar LemlihDistra
SRODAJuice et Nectar PartnerEbertec 
Foods & GoodsLa ferme Rouge  
Bio & LifeCompagnie de boissons internationales  
 NABC  Nord Africa Bottling Cny  
 Maraqua Waters  
 Bourchanin & Cie  
 Gamma Coffee Group  

  V. Perspectives du secteur

Le secteur agroalimentaire marocain a connu une croissance rapide ces dernières années, grâce à des investissements importants dans les infrastructures, les technologies et la recherche.

Le Maroc a également amélioré ses relations commerciales avec d’autres pays, ce qui a ouvert de nouveaux marchés pour ses produits agroalimentaires.

Cependant, le secteur agroalimentaire marocain fait face à des défis importants, notamment la mauvaise qualité de l’eau et de la terre, la concurrence des produits étrangers bon marché et la faible productivité de certaines cultures.

Il est également important de noter que le secteur agroalimentaire marocain est très concentré, avec quelques grandes entreprises dominant le marché.

Pour relever ces défis, le gouvernement marocain a lancé des initiatives visant à améliorer les infrastructures, à promouvoir l’innovation et à renforcer les capacités des petits et moyens producteurs. Il a également mis en place des politiques visant à protéger les agriculteurs locaux contre la concurrence des produits étrangers bon marché.

Malgré ce diagnostic de résilience constaté durant période de la crise, les acteurs du secteur vivent des difficultés et font face à plusieurs contraintes et des recommandations ont été faites par les différentes organisations et professionnels aux responsables de la région Casablanca-Settat pour que la Région puisse jouer un rôle de levier et de locomotive de relance pour soutenir les acteurs industriels pour la sauvegarde de leur activité. D’importantes transformations profondes doivent se faire à horizon 2025 ou 2030 pour permettre un vrai décollage de cette filière qui doit travailler sur les deux maillons de la chaine « L’Agriculture et l’Agro- Industrie » pour rester compétitive.

Recommandations :

Les principaux défis auxquels la filière doit faire face sont clairement définis par les Pouvoirs Publics et les différentes associations à savoir :

  • Gestion du changement climatique,
  • Accroissement de la productivité par la mise en place de nouvelles techniques d’exploitation
  • Conquête de segments à forte valeur ajoutée sur les marchés mondiaux pour accroitre les revenus des opérateurs
  • Augmentation de l’offre de compétences (Techniciens et Ingénieurs) dont le secteur a besoin pour mieux gérer les exploitations
  • Digitalisation du secteur pour conquérir les marchés nationaux et internationaux

 Pour relever ces défis, il est impératif d’accroître l’investissement dans la recherche et le développement.

Bibliographie 

  1. Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts
  2. Chambre d’Agriculture de la Région Casablanca –Settat
  3. FENAGRI : Fédération Nationale de l’Agroalimentaire
  4. Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et de l’Agriculture de Casablanca
  5. Direction Générale des Statistiques
  6. Centre Marocain de l’Export
  7. Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies
  8. Divers articles de presse écrite et électronique.
  9. Industrie du Maroc. Février 2022
  10. Marchés tropicaux et Méditerranéens, Juin 2022

La Transformation digitale à l’ère du numérique «La Révolution 4.0»

La Carrière Professionnelle à l’épreuve de la Transformation 4.0 La révolution numérique a profondément changé le paysage économique et social créant ainsi des défis et des opportunités uniques pour les entreprises et les individus. La transformation 4.0, également connue sous le nom de quatrième révolution industrielle est caractérisée par l’essor de la technologie numérique, l’automatisation des processus, l’intelligence artificielle et la connectivité des objets. Les entreprises qui s’adaptent à la transformation 4.0 peuvent profiter d’un certain nombre d’opportunités, telles que l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la création de nouveaux modèles d’affaires, l’augmentation de la productivité et la fourniture de services personnalisés et innovants. Cependant, la transformation numérique pose également des défis importants, notamment la concurrence accrue, la sécurité des données et la formation du capital humain. Les entreprises doivent être prêtes à s’adapter aux changements en cours et à explorer de nou- velles opportunités, tout en gérant les risques associés à la transformation 4.0. Les individus doivent également développer des compétences numériques pour rester pertinents sur le marché du travail et tirer parti des opportunités offertes par la révolution numérique. Dans l’ensemble, la révolution numérique présente des défis et des opportunités pour les entreprises et les individus, nécessitant une adap- tation constante et une évolution pour rester com- pétitifs dans un monde en constante évolution. C’est dans cette perspective que le Centre Inter- national de l’Entreprise a élaboré ce dossier afin de fournir aux interessés, un aperçu des tendances actuelles de la transformation numé- rique et de la manière dont elle va influencer les entreprises et la société dans son ensemble. Grégoire Evéquoz est psychologue du travail et consultant formateur indépendant. Il a été pendant près de quinze ans directeur général d’un service public d’orientation et de formation professionnelle. Auteur d’ouvrages, d’articles, de chroniques, il est un expert reconnu en Suisse et à l’étranger sur les questions de formation, d’orientation professionnelle, de gestion de carrière. Il est également président de la fondation Focustech, qui a pour mission de promouvoir la formation et la recherche dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. En plus, il est président d’honneur du réseau Cités des métiers, un réseau international de centres d’information et d’orientation professionnelle qui vise à aider les personnes à mieux comprendre le monde du travail et à développer leurs compétences professionnelles. Evéquoz. G. ( 2019), La carrière professionnelle 4.0 Tendances et opportunités. Genève. Slatkine Editions. 156 pages Ce chapitre 1 intitulé « Emplois, Métiers, Formation : vers la disparition des repères traditionnels » traite les grands changements opérés au niveau des repères qui sont à la base du modèle de l’orientation professionnelle et de la gestion du parcours professionnel. Ces repères se rapportant notamment à la visibilité des médias, la stabilité des carrières, la durabilité des compétences, la prépondérance des diplômes n’existent quasiment plus. Les individus ne pourront plus s’insérer dans le monde du travail, s’y maintenir avec les mêmes modalités qu’aujourd’hui. Face à ce contexte, la disparition des repères traditionnels aura pour conséquence : d’obliger à repenser profondément le système de formation d’influencer le déroulement des parcours professionnels, des carrières ainsi que les critères de choix de sa première formation de peser sur l’organisation des entreprises et sur la façon de rétribuer le travail. La connaissance de ces enjeux est primordiale pour en percevoir les conséquences. Le présent chapitre s’articule autour de 7 points : 1.Les compétences deviennent de plus en plus obsolètes Compte tenu de nouvelles technologies et du niveau de leur progression, la grande partie des connaissances acquises en formation ou en emploi ne seront plus adaptées à la pratique des métiers et aux mutations de travail. Avec cette obsolescence des compétences, c’est le fondement même de la conception de la formation qui se trouve mis en jeu. L’obsolescence des compétences est surtout présente chez les séniors : En fin de compte, le risque d’une obsolescence des                    compétences touche aussi bien ceux qui sont en début de carrière que ceux qui sont à la fin. L’obsolescence des compétences ne concerne que les métiers de l’informatique contrairement à une idée souvent répondue, il est erroné de penser que seule l’informatique est touchée face à la rapidité des évolutions technologiques. Le digital et le numérique concernent tous les secteurs. L’obsolescence des compétences ne concerne pas seule- ment les évolutions technologiques mais elle peut être consécutive à des changements de mode et d’habitude. L’obsolescence des compétences touche essentiellement les personnes faiblement qualifiées Il est tout à fait normal de conclure que les personnes les plus faiblement qualifiées se trouvent plus exposées à l’obsolescence des compétences. Il est de même pour les personnes hautement qualifiées. eu égard de ces conclusions, tous les professionnels doivent réactualiser en permanence leurs compétences. 2.Les diplômes sont indispensables mais plus suffisants L’obtention d’un diplôme est une étape indispensable à toute insertion. Elle permettra de marquer au début de la vie professionnelle l’identité de la personne. Toutefois, le diplôme ne peut plus constituer un repère sans faille. Emplois, métiers, formation : Vers la disparition des repères traditionnels ►Un nombre toujours plus grand de diplômés Le niveau croissant de la population se traduit notamment par l’importance de la concurrence et par un nombre croissant de diplômés. De point de vue des employeurs, le diplôme n’arrive plus en tête des critères pris en compte pour la sélection des candidats. A présent, le choix des candidats est basé sur 3 paramètres classés par ordre d’importance : Expérience professionnelle Qualités personnelles et professionnelles, connues sous la terminologie de compétences transversales, compétences clés ou Soft Skills Qualité du Diplôme ►Besoin de nouvelles compétences Les compétences techniques liées au cycle de formation ne sont plus suffisantes. La recherche d’un travail ou le maintien en emploi requièrent d’autres compétences  douces appelées «Soft Skills». Ces compétences ne peuvent pas s’acquérir à l’école. Elles découlent de l’environnement du diplômé, de ses capacités d’adaptation au change- ment et de son savoir faire. ►L’exercice de plusieurs métiers en même temps Dans le cadre de son activité professionnelle, une personne est amenée à changer de métier

Etude sur la Transformation Digitale et le E-commerce Au Maroc

Etude réalisée par :  Les Enseignants –Chercheurs Du Campus de Casablanca THEMATIQUE : « Transformation Digitale & E-Commerce : Quels impacts sur les principaux secteurs d’activités économiques du Maroc ? » THEMATIQUE : « Transformation Digitale & E-Commerce : Quels impacts sur les principaux secteurs d’activités économiques du Maroc ? » INTRODUCTION 1. Définition de la Transformation digitale. La transformation digitale fait référence au processus de transition d’une organisation vers l’utilisation de technologies numériques pour améliorer ses activités et sa performance. Cela implique souvent l’adoption de nouveaux outils technologiques tels que des logiciels, des applications mobiles, des plateformes en ligne et des services cloud, ainsi que la réorganisation des processus métiers et des modèles de gestion pour mieux tirer parti de ces technologies. La transformation digitale peut avoir des impacts importants sur les entreprises et les organisations qui cherchent l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, l’expansion des canaux de vente et de communication, la personnalisation de l’expérience client, l’optimisation de la gestion des données et la réduction des coûts. Cependant, la transformation digitale n’est pas simplement une question de mise en place de nouvelles technologies mais nécessite également une culture d’innovation et une capacité d’adaptation au changement.  Les entreprises qui réussissent dans ce domaine sont souvent celles qui adoptent une approche agile, testant rapidement de nouvelles idées et s’adaptant rapidement aux résultats. 2. Quelles sont les fonctions de l’entreprise touchée ? La transformation digitale peut toucher toutes les fonctions de l’entreprise, y compris L’objectif de cette étude est d’analyser l’impact du digital sur les différents secteurs d’activités économiques du Maroc tout en mettant l’accent sur la pratique du E-Business dans notre pays.  Pour cela, nous allons examiner les avantages et les défis du E-Commerce pour les entreprises marocaines, ainsi que les tendances du marché et les perspectives d’avenir. METHODOLOGIE Nous avons utilisé une méthode qualitative pour collecter les données. Nous avons également suivi avec intérêt, le Grand Forum de l’African Digital Summit, organisé par le Groupement des Annonceurs au Maroc « GAM qui s’est tenu à l’Hôtel Hyatt Regency de Casablanca du Jeudi 02/03 au Vendredi 03/02/2023 pour en tirer les conclusions et recommandations.  Cette rencontre qui a connu un grand succès a été animée par des experts et des professionnels des différents secteurs d’activités. Selon M. Youssef CHEIKH du GAM, l’événement vise à accompagner les entreprises et les dirigeants à mieux comprendre les enjeux liés au digital et les pratiques du E-Commerce pour identifier les meilleures solutions et anticiper les évolutions futures qui impacteront leur avenir. Plan de l’étude : Recommandations I. Quels sont les avantages du e-commerce pour les entreprises marocaines ? Le e-commerce offre plusieurs avantages aux entreprises marocaines, notamment : 1. Une plus grande portée géographique : Les entreprises peuvent vendre leurs produits et services dans tout le pays, voire à l’étranger, sans être limitées par leur emplacement physique. 2. Une réduction des coûts :  Le e-commerce permet aux entreprises de réduire les coûts de fonctionnement, tels que les coûts liés à l’espace de vente, la main-d’œuvre et les stocks. 3. Une amélioration de la gestion des stocks :  Le e-commerce permet aux entreprises de mieux gérer leurs stocks en temps réel et de s’adapter rapidement aux changements de la demande. 4. Une meilleure connaissance des clients : Grâce aux données collectées sur les transactions en ligne, les entreprises peuvent mieux comprendre les besoins et les préférences de leurs clients et adapter leur offre en conséquence. II. Quels sont les principaux secteurs d’activités qui ont opté pour le E-Commerce en adoptant la digitalisation ? La grande distribution et le e-commerce sont deux secteurs clés du commerce de détail. La grande distribution désigne l’ensemble des activités de vente au détail de biens de consommation de grande consommation, généralement réalisées dans des magasins de grande surface.  Le E-Commerce, quant à lui, correspond à la vente en ligne de produits ou services. Au fil des années, le e-commerce a connu une croissance exponentielle et a commencé à concurrencer de manière significative la grande distribution.    Les consommateurs ont de plus en plus recours aux achats en ligne pour leur praticité, leur accessibilité, leur rapidité et souvent leur prix attractif.  En réponse à cette évolution du marché, de nombreuses entreprises de grande distribution ont lancé leur propre site de commerce électronique pour rester compétitives et répondre aux besoins de leurs clients. Cependant, la grande distribution a toujours une place importante dans le paysage de la vente au détail. Les magasins de grande surface offrent souvent une expérience d’achat différente de celle du e-commerce, avec des offres plus variées et la possibilité de toucher et d’essayer les produits avant l’achat. De plus, la grande distribution dispose généralement d’un réseau de magasins physique bien établi, qui peut offrir des avantages logistiques pour les clients, tels que la proximité, la disponibilité immédiate des produits et la possibilité de retourner facilement les articles. En somme, la grande distribution et le e-commerce sont deux secteurs qui ont des avantages et des inconvénients et qui peuvent coexister en se complétant mutuellement pour répondre aux différents besoins des consommateurs La digitalisation a eu un impact significatif sur la grande distribution et la Vente au détail. Voici quelques-uns des changements les plus notables : -E-Commerce : La digitalisation a permis aux détaillants de créer des magasins en ligne pour atteindre un public plus large et offrir une expérience de shopping plus pratique. (Marketplace) Les clients peuvent désormais acheter des produits en ligne et les recevoir directement chez eux. –Marketing numérique :  Les détaillants peuvent désormais utiliser les réseaux sociaux, les publicités en ligne et les campagnes d’emailing pour atteindre leurs clients de manière plus ciblée et personnalisée. -Analyse de données : La digitalisation a permis aux détaillants de recueillir des données sur leurs clients et leurs habitudes d’achat. Les détaillants peuvent utiliser ces données pour mieux comprendre leurs clients, personnaliser leurs offres et améliorer leur expérience d’achat. –Automatisation des opérations : Les détaillants peuvent désormais utiliser des technologies telles que l’automatisation des entrepôts et la robotique pour rationaliser leurs opérations et réduire les coûts. -Innovation : La digitalisation a ouvert la voie à de nouvelles formes d’innovation, telles

Etude du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire à l’échelon National et Régional : Cas Casablanca-Settat 2023

Etude réalisée par : Les enseignants-Chercheurs Du Campus de Casablanca   Elle regroupe un ensemble d’activités économiques et sociales qui visent à répondre aux besoins des populations marginalisées ou défavorisées. Elle comprend des coopératives, des associations, des mutuelles, des fondations et des entreprises sociales, qui opèrent dans des secteurs tels que l’agriculture, l’artisanat, le tourisme, la finance solidaire, l’environnement, l’éducation, la santé, etc.  Le développement de l’économie sociale et solidaire est considéré comme un levier pour la création d’emplois, la réduction de la pauvreté, la promotion de l’entrepreneuriat social et la consolidation de la citoyenneté active. Le Gouvernement marocain a mis en place des politiques publiques visant à encourager et soutenir ce secteur, notamment à travers la création de fonds dédiés, la facilitation de l’accès au financement et à l’accompagnement, et la promotion de l’innovation sociale. Les objectifs de l’économie sociale et solidaire au Maroc sont multiples : – Réduire la pauvreté et l’exclusion sociale – Promouvoir l’emploi et l’auto-emploi – Encourager la création et le développement d’entreprises sociales et       Solidaires – Favoriser l’innovation sociale et le développement de solutions alternatives – Renforcer la participation citoyenne et la démocratie économique – Protéger l’environnement et promouvoir le développement durable – Promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale – Favoriser l’accès aux services de base (santé, éducation, logement, etc.) – Encourager la coopération et la solidarité entre les acteurs locaux. L’économie sociale et solidaire (ESS) au Maroc regroupe différents segments d’activités économiques qui partagent des valeurs communes d’utilité sociale et de solidarité. On peut identifier les segments ci-après : a. Les Coopératives : Les coopératives sont des entreprises autonomes et indépendantes, détenues et gérées démocratiquement par leurs membres, qui cherchent à répondre à leurs besoins économiques, sociaux et culturels communs. Les coopératives peuvent opérer dans différents secteurs (agriculture, pêche, artisanat, etc.) et ont pour objectif de promouvoir l’entrepreneuriat collectif et la solidarité. b. Les Associations et Fondations  Les associations sont des organisations à but non lucratif qui cherchent à répondre à des enjeux sociaux et environnementaux en mobilisant des ressources humaines et financières pour des actions d’intérêt général. Les associations peuvent intervenir dans différents domaines (santé, éducation, culture, environnement, etc.) et ont souvent une dimension de proximité et d’ancrage territorial. Les associations et les fondations jouent un rôle important dans le développement socio-économique du Maroc.  Elles peuvent agir comme catalyseur de changement en sensibilisant la population à diverses causes et en apportant des solutions concrètes à des problèmes sociaux et économiques.  Les associations peuvent également travailler en collaboration avec les gouvernements et les entreprises pour mener des projets de développement, tandis que les fondations peuvent investir dans des projets et des initiatives qui ont un impact positif sur la société.  Les associations et les fondations peuvent également soutenir les groupes vulnérables, telles que les femmes et les enfants, en leur fournissant un soutien financier et en travaillant à améliorer leurs conditions de vie. c. Les Mutuelles d’Assurance et de Prévoyance Les mutuelles sont des organisations à but non lucratif qui proposent des services de protection sociale et d’assurance à leurs membres.  Les mutuelles peuvent intervenir dans différents domaines (santé, prévoyance, retraite, etc.) et cherchent à promouvoir la solidarité et la prévention des risques. A noter que ces différents segments de l’ESS peuvent interagir entre eux et avec d’autres acteurs économiques pour promouvoir des modèles économiques plus responsables et solidaires, et répondre à des enjeux sociaux et environnementaux Selon une étude de 2019, l’économie sociale et solidaire représente environ 9,5% du PIB marocain. Le secteur emploie environ 1,2 million de personnes au Maroc et le nombre d’entreprises sociales et solidaires au Maroc est estimé à plus 20.000 unités  Le gouvernement marocain a lancé en 2019 le « Fonds de développement de l’économie sociale et solidaire », doté d’un budget de 1 milliard de dirhams pour soutenir le développement du secteur. Selon les dernières statistiques communiquées par le Ministère de Tourisme, de l’Artisanat et de l’ESS en 2022 Le Maroc compte aujourd’hui quelque 30.000 associations, dont les fondations, et plus de 41.000 coopératives avec 646.900 adhérents selon l’office de développent de la coopération et un capital de 7 milliards de dirhams. Le secteur est constitué de 63 mutuelles avec 4 millions de bénéficiaires avec 5 milliards de dirhams de cotisations et un potentiel « très important » de microentreprises et d’autoentrepreneurs. III. Mesures prises par les Pouvoirs Publics pour promouvoir l’ESS au Maroc Le gouvernement marocain a pris plusieurs mesures pour améliorer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc. Les principales mesures incluent : Ces mesures visent à renforcer le secteur de l’économie sociale et solidaire au Maroc et à favoriser son développement durable. L’INDH en tant que moteur de croissance de ‘ESS au Maroc L’initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancé en 2005 se veut un projet sociétal qui vise à instaurer une dynamique permanente au service du développement humain.  Les objectifs fixés sur le court et moyen terme étaient de réduire la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité et l’exclusion sociale et sur le long terme d’instaurer une dynamique pérenne en faveur du développement humain et du bien-être de la population et d’améliorer l’indice de développement humain (IDH) au Maroc. La nouvelle approche adoptée dans le cadre de cette stratégie a permis une redynamisation et la création des structures coopératives agricoles entrepreneuriales capables de répondre à un objectif de taille : celui d’organiser les 750.000 agriculteurs en coopératives agricoles, Unions de coopératives agricoles et Groupement d’intérêt économique (GIE) à l’horizon de 2020 ce qui a permis aux petits agriculteurs de faire face à plusieurs contraintes et problèmes, en l’occurrence, la commercialisation et l’accès au financement et de se structurer dans des coopératives porteuses de projets agricoles entrepreneuriaux. Une stratégie basée sur plusieurs axes Pour atteindre ces objectifs, la stratégie du plan Maroc vert a été mise en place pour booster le secteur qui est considéré comme une solution de développement durable. Ainsi, la vision portée par cette nouvelle stratégie prévoit à faire du secteur de l’ESS au Maroc un moteur de